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vendredi 25 juillet 2014

Ubu Roi d’Alfred Jarry, mis en scène par Jean-Christophe Averty

            Ce qui a commencé comme une blague créée par des garçons qui se moquaient de leur prof est devenue une des pièces absurdes les plus connues dans le monde. Ubu Roi a fait manifester violemment le public de Paris, et alors c’est normal et logique que la mise-en-scène de cette œuvre soit bizarre et semble illogique.
            Alfred Jarry et ses amis de lycée ont créé le personnage de Père Ubu après un certain M. Herbert leur prof. Ses amis ont fini par abandonner la blague, mais Jarry a passé des années à parfaire l’œuvre Ubu Roi avec ce personnage, et en fait il a écrit deux autres pièces avec Père Ubu qui n’étaient jamais assez parfaites pour lui et n’ont pas été pas jouées pendant sa vie. Ubu Roi est une parodie des tragédies classiques et des œuvres de Shakespeare, notamment Macbeth. Le langage de la pièce est si grossier, les personnages sont si égoïstes, et l’histoire est si absurde, violente, et irrévérente que quand elle a été présentée pour la première fois, elle a provoqué une émeute parmi les personnes du public de Paris et toutes les représentations ont été annulées. Après, Jarry a fait jouer la pièce avec des marionnettes, et on peut voir que Averty était inspiré par ce fait dans les scènes qui se déroulent dans le palais. Jean-Christophe Averty, réalisateur français, est lui-même pionnier dans son art, ayant été un des premiers qui jouait avec l’art vidéo, ce qui est clair dans sa mise en scène d’ Ubu Roi, qui a été réalisée en 1965. Il semble qu’il aime bien Père Ubu et Alfred Jarry ; il a réalisé Ubu enchaîné et Ubu cocu plus tard dans sa vie.
            L’histoire se déroule dans une version imaginaire de la Pologne, où le Père Ubu, un homme gros, avare, et stupide, devient le roi. Il y est poussé par sa femme, Mère Ubu, qui est plus avare et plus intelligente que lui. Avec l’aide du capitaine Bordure, ils tuent le roi et toute sa famille—sauf Bourgrelas, le plus jeune fils, qui veut bien se venger du Père Ubu. Ubu tue tous les nobles, magistrats, et financiers ; il met en place des impôts impossibles, et il essaie de les recueillir lui-même, alors il reçoit le sobriquet de « Ministre des Finances. » Il y a enfin une guerre entre les Polonais et les Russes, qui viennent en aide à Bougrelas. Le chaos suit.
            Père Ubu et Mère Ubu ont une relation particulière. Leur mots ne sont presque jamais gentils ; ils s’appellent souvent « idiote » ou « laide, » et Mère Ubu utilise Père Ubu comme un outil pour réaliser son rêve, à savoir être la reine de Pologne. Elle lui vole de l’argent, et tous les deux se comportent en général comme de vrais égoïstes.  Ils sont les deux personnages les plus importants de la pièce, et leur relation est la plus importante de la pièce, alors la première scène est bien importante parce qu’elle doit les présenter.
            On commence avec le mot « merdre, » un mot préféré de Père Ubu et une des causes de l’émeute à Paris. Pour montrer que ce mot « merdre, » qui montre l’absurdité et la grossièreté de la personnage et de la pièce, est important, le metteur-en-scène commence en remplaçant le personnage de Père Ubu avec des lettres écrivant « merdre » quand il ne parle pas. Mère Ubu, elle aussi aime le mot « merdre » mais aucun mot ne la remplace, et cela montre que Père Ubu est une caricature dont la tête est pleine de bêtises pendant que Mère Ubu est plus réaliste et a plus d’idées. Cela s’observe aussi dans les costumes des personnages : Mère Ubu a du maquillage exagéré, qui montre qu’elle aussi est un peu irréaliste, mais Père Ubu porte un costume qui reproduit parfaitement un dessin de son personnage qui a été dessiné par Alfred Jarry lui-même. Du fait que le film soit en noir et blanc, il semble que tout soit extrême dans cette interprétation de l’œuvre. Après cette première présentation des personnages, Averty montre leur badinage en faisant lever celui qui parle et baisser celui qui ne parle pas, et en mettant une chandelle verte, symbole de la famille Ubu, entre les deux, symbolisant que ce genre de conversation est normale pour ce couple. Dès que Mère Ubu commence à encourager Père Ubu à massacrer le roi et sa famille, elle apparaît plus petite que son mari—pas parce qu’elle a moins de pouvoir, pas du tout, mais parce qu’elle se manifeste comme un ange ou un diable sur ses épaules, chuchotant dans ses oreilles et mettant des idées dans sa tête. Enfin, quand Père Ubu cède à la tentation, il est encerclé par des manifestations de Mère Ubu, et on peut comprendre qu’il ne peut pas échapper à son influence. Mais juste après, quand il change d’avis, il est montré comme extrêmement petit en comparaison de Mère Ubu, et elle le tient et le manipule comme un jouet en papier. Quand il parle, il la défie, et il n’est plus un jouet en papier, mais Mère Ubu reste bien plus grande que lui, et dès qu’il disparaît, elle révèle qu’elle est sûre d’être la reine de Pologne en huit jours.

            Moi, j’aime bien cette mise en scène. Le décor est minimaliste, et les costumes et le jeu des acteurs sont tous les deux exagérés, et alors le public fait attention aux personnages, qui sont des grandes caricatures ridicules, alors que l’endroit et le temps ne sont pas vraiment importants. Je trouve très amusant le jeu de la Mère Ubu, qui réprimande et manipule avec de grandes gestes et un accent très drôle. Avec tous les aspects irréalistes, la scène ressemble à un rêve, un dessin, ou du théâtre de marionnettes, et Ubu Roi est peut-être tous les trois en même temps. La mise en scène est fidèle à l’absurdité de la pièce, et je trouve que c’est bien logique de raconter cette histoire d’une façon bizarre.

1 commentaire:

  1. Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de voir l'adaptation, voici le lien de la vidéo disponible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=FznOszLTsfg

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